La canne à sucre fait partie de la famille des graminées (Saccharum officinarium). Arrivée à maturité, la canne à sucre peut atteindre jusqu’à 6m de hauteur. Elle est alors coupée et le tronc de la canne, qui contient le saccharose (sucre), servira à fabriquer le rhum.
Originaire des Indes et de Chine, la canne à sucre a été amenée sur le continent américain par Christophe Colomb. Au fil des siècles, elle fut remplacée par une variété de l’ile Maurice, plus productive en sucre, la canne Bourbon.
La canne à sucre, dont le cycle végétatif est d’environ 15 mois, se reproduit par bouturage (reproduction asexuée). La couleur de la canne adulte peut aller du jaune vert au violet selon les espèces et lieux de production.
Avant de planter la canne, le sol est labouré profondément puis hersé pour ameublir la terre. De larges tranchées – sillons – sont creusées pour permettre aux pluies tropicales d’être drainées. La canne à sucre peut alors être plantée.
[Canne a sucre champ - rhum artisanal breiz ile] Pendant toute la croissance de la plante, les cultivateurs ont pour taches d’irriguer les champs, éviter la stagnation de l’eau, lutter contre les mauvaises herbes et les maladies affectant les plantations.
Arrivée à maturité, la canne développe une inflorescence « la flèche » qui prolonge la tige de la plante et indique aux cultivateurs le début de la coupe et de la récolte. La canne à sucre est devenue dure et cireuse, on dit dans le jargon antillais que la canne a « fait son sucre ». Il est à noter que la partie de la plante la plus riche en sucre se trouve juste au-dessus du premier nœud de la plante.
Traditionnellement (encore sur certaines plantations), les champs de canne à sucre sont brulés « brûlage » avant la coupe. Ceci permet de détruire les mauvaises herbes et de faire fuir les serpents et autres animaux venimeux. Le brûlage permet aussi aux coupeurs d’accéder plus facilement aux tiges des cannes, qui sont ainsi débarrassées de leurs feuilles, augmentant par la même le rendement de la coupe.
Au-delà des aspects environnementaux, le brûlage est source de débats car les flammes éliminent la cire de la tige de la plante de canne et de ce fait, le sucre présent commence sa fermentation. Il faut alors transporter la récolte à l’usine plus vite que si la canne n’a pas été brulée. L’expression coutumière nous dit que « la canne doit avoir les pieds dans la terre et la tête au moulin – usine – ». Qu’elle soit brulée ou non, la canne à sucre doit être récoltée entièrement entre Février et Juin.
[Coupeur de canne a sucre - rhum artisanal breiz ile] Avec des gestes amples et précis, les coupeurs donnent un premier coup de coupe-coupe à la base de la plante. Un deuxième coup est donné sur l’extrémité supérieure pour décapiter le « bout blanc ». Ensuite, un coup de chaque côté de la plante pour supprimer les feuilles (si aucun brûlage ne l’a fait). Enfin vient l’« épaillage » qui consiste à donner un dernier coup de sabre au centre de la tige pour la diviser en deux et obtenir deux « bâtons de cannes ».
Une fois la canne coupée, c’est au tour des femmes de coupeurs, appelées « attacheuses » ou « amarreuses » d’intervenir. Elles récupèrent les tiges de cannes coupées, les attachent par lot de 10 et en font des pile au bord des champs.
De nos jours, la récolte de la canne à sucre est aussi mécanisée surtout en Guadeloupe sur la Grande-Terre qui ne comporte aucun relief. Des machines à couper la canne, les « tronçonneuses-chargeuses » agrippent les rangées de tiges de canne, coupent le bas et le haut puis déposent la tige sur un tapis roulant qui les déverse dans la remorque – benne de camions suiveurs.
La prochaine étape de la canne à sucre sera son arrivée à l’usine et sa préparation en vue de la distillation et de la fabrication du rhum.